8/ L’œuvre de la Grande-Mère est une matrice vivante et créatrice qui manifeste Amour et Harmonie sans cesse renouvelés.

[ Le texte qui suit est issu du premier tome de La Saga de la Terre et du Vivant. Il fut directement transmis par la Fée Morgane.

Thibault, le personnage principal, est invité à expérimenter le monde de ses origines … un monde en lequel notre humanité prend forme en Conscience avant d’intégrer sa pleine réalité humaine. Disons que c’est comme un monde transitoire entre l’évolution en notre Conscience cosmique ( celle qui vient s’incarner ) et l’existence en notre humanité. Une dimension en laquelle notre cosmicité originelle rencontre la matrice d’évolution terrestre et configure sa destinée aux réalités planétaires originelles. ]

[ La surface planétaire est l’enchevêtrement d’une multitude de terres, chacune spécifique à la manifestation de sa raison d’être primordiale. Thibault évolue ici sur la terre de Bretagne, et c’est en son monde des profondeurs qu’il va rencontrer l’espace vivant de Santa Lucia, la déesse-mère de la terre de Bretagne ]

 

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Le ciel est vert de pâturages en ce jour de printemps.

Les fleurs embaument les cieux de leur délicate fraicheur, exhalent les sens de leurs tendres parfums.

 

Le soleil luit derrière cette grande montagne que tous regardent avec vénération, en louanges sans cesse renouvelées à voix hautes : «  Santa Lucia » résonne à l’infini tel le souffle de la Vie qui inspire tout à la fois crainte et procréation. La Mère s’y est ainsi manifestée à l’encontre de ses grands enfants, et comble l’horizon de leur quotidien d’une bienveillance sans faille.

 

Tout va pour le mieux en cette Terre profonde où chacun peut donner libre cours à la seule volonté et préoccupation qui l’habite : resplendir l’Amour en chacun de ses gestes et pensées.

Non pas que cela fut une quelconque éducation transmise par des lignées de tradition, bien au contraire … ou plutôt. Une seule tradition prévaut en ce monde quant à la guidance tant individuelle que collective des individus : le bain sacré célébré aux pieds de la Grande Mère dans les quelques jours suivant chaque naissance.

C’est dans le simple apparat de la nudité transcendantale que s’effectue la lente procession qui guide famille et amis au lieu saint d’effusion des eaux divines. La mère, en tête de cortège, porte contre son corps celui de l’enfant juste né. Comme il n’est encore qu’un avorton sorti d’entrailles humaines, des feuilles de canopée l’enveloppent chaleureusement afin de lui offrir un sas transitaire des tréfonds obscurs d’où il s’était conçu jusqu’aux feux de la Vie qu’il va recevoir.

 

Le vent est frais et léger, comme chaque jour en ce monde intérieur. La légèreté resplendit de grâce à chaque mouvement du Vivant, comme si elle est l’apanage unique de toutes ces manifestations animées par l’Air de l’existence.

Parce que la Vie n’est pas à être portée mais accompagnée, leurs gestes quotidiens sont comme supportés par les élans de leur psychisme interpénétrant les courants et forces environnantes. Tous s’unissent limpidement en une danse frémissante proclamant naturellement la Félicité de la Création. Rien ne se heurte ni même se frotte. De cet ensemble rayonnent multiples effluves de naturelle communion avec le Tout qui manifeste chaque instant.

Ainsi passent les existences, sans tracas ni vergognes. En le seul souci de pouvoir rester digne et humble de recevoir la bénédiction sans cesse renouvelée de la Grande-Mère.

 

Alors que Thibault vaque à récolter quelques plantes sur la face cachée de ce délicieux tableau, un firmament d’étrennes parcourt vivement le ciel comme pour l’éclairer d’une joyeuse naissance. L’aube est arrivée pour un nouveau d’entre eux, éveillé aux lueurs de la Vie par les eaux divines venues le bénir. Comme à l’accoutumée en une telle circonstance, Thibault laisse derrière lui l’occupation de son temps pour se joindre aux liesses de bonheur qui envahissent déjà tout le peuple.

 

En contrebas de la montagne gît un arbre millénaire que les rayons solaires ont progressivement façonné à leur goût. Pourfendu de ses racines jusqu’au duvet de ses premiers feuillages, il offre une baie géante dans laquelle peut siéger une famille entière. C’est là, en son grand sein, que s’attable celle de l’enfant nouvellement né. Entourée de ses convives et du peuple venu célébrer l’évènement, elle proclame à grandes effusions vocales louanges à la Grande-Mère.

 

«  Santa Lucia,

Reine de nos cieux infinis,

Gardienne de nos envergures les plus folles.

Bienveillante Mère

qui siège à l’horizon de chacune de nos destinées,

merci d’avoir accompli en ce jour

une nouvelle grâce de l’avènement de ton royaume.

Que notre Fils,

ici proclamé Roi de son monde intérieur,

puisse rendre par son Vivant à la Création

tout ce qu’elle lui a offert et lui permettra d’expérimenter.

Que l’aube qui nait en son Cœur

devienne un nouveau soleil irradiant l’Amour qu’il est

par-delà ses limites et ses incompréhensions.

Qu’il devienne, s’il le veut, l’élu parmi tant d’autres

qui pourra unifier ses vicissitudes

pour les resplendir en un élan de gloire sans fin à ton image,

Mère de notre Vivant terrestre,

toi qui attend si patiemment depuis notre avènement

que l’on soit enfin aptes à te perpétuer ».

 

« La Vie soit louée ! » s’exclame alors la multitude d’êtres radieux de l’heureux évènement. Des chants et des danses prennent le pas sur les louanges et baignent soudainement le lieu d’une gaieté profonde, bon enfant. Un sourire généreux accompagne la lueur incandescente de chacun des regards présents et la joie devient frénésie, hystérie de rires et de sons qui transpercent la quiétude habituelle propre à ce monde d’équilibre.

 

Les corps abandonnés à l’ivresse du moment virevoltent comme les flocons de neige aux premières tombées de l’hiver. Les mains se délient et offrent des cascades de furtives voluptés aux corps qu’elles effleurent dans ce déambulement collectif.

Le sol respire des soubresauts de plus en plus vifs qui martèlent les cœurs endiablés des convives. L’Air bouillonne en effusions volubiles et semble orchestrer cette cacophonie vibratoire d’où, paradoxalement, se dégage une grande harmonie. Comme si chacun participe à un élan communautaire guidé par une Conscience unique, renouvelant à chaque pas de danse la beauté créatrice qui continuellement l’enfante.

 

La Grande-Mère est là, présente en chacun de ces mouvements, et manifeste en l’assemblée ce qu’elle est au plus profond de chacun d’eux : une matrice vivante et créatrice qui naturellement manifeste Amour et Harmonie sans cesse renouvelés.



31/01/2012
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