9/ Peux-tu fermer les yeux et diriger ta conscience au centre de ta poitrine ?
- Voici le Royaume de ton enceinte intérieure, bel enfant. Tout comme elle siège ici au centre de la Terre profonde, elle se manifeste à l’identique au centre de ce que tu es, juste-là où résonne la profonde quiétude que tu sembles tant rechercher. Tu comprendras progressivement à quel point ton intérieur et celui de la Terre sont intimement liés. Mais pour l’instant, je te propose de faire davantage connaissance.
Peux-tu fermer les yeux et diriger ta conscience au centre de ta poitrine ?
- Euh, oui, je pense …
- Voilà. Amène ta conscience en ce lieu comme s’il est sa véritable demeure, comme si tu l’invites à rentrer en elle-même.
Subitement, l’ensemble de son corps frissonne comme d’un immense plaisir. Thibault sent sa poitrine chauffer, alors qu’il a la sensation simultanée comme de s’enfoncer dans le sol.
Un profond bien-être supplante rapidement son étonnement. C’est comme si une porte s’ouvre au centre de lui-même, comme s’il n’est plus que cela.
Tout devient noir. Le sombre l’accueille, l’enveloppe de sa présence comme pour le couvrir de voluptés.
Plus loin, il revoit la même lueur circulaire que dans la pièce de Morgane. Une lueur qui progressivement éclaire comme son chez-lui. La lumière y supplante finalement le sombre, mais rien, ni être ni paysage, ne lui apparait.
Il se sent vide, seul, presque désespéré de ne pas trouver en son intérieur un monde aussi enchanteur que celui que l’on vient de lui montrer. Un flux glacial s’empare de lui et converge en ses yeux, d’où quelques larmes perlent.
- Sens-tu cette joie profonde qui te gagne et t’anoblit ?
- C’est si vide … Si intense et si vide à la fois.
- Tu ne t’attendais quand même pas à y trouver mon monde, j’espère ? Vois-tu, tu expérimentes là-maintenant l’entrée du Royaume de Quiétude, dont la porte est le plan d’eau circulaire que tu as aperçu de chez moi.
Il faut, tu sais, que toute progression se fasse comme le temps et la Vie le veulent bien. Acceptes calmement ce premier pas, et attaches-toi, dans les jours qui suivront ton réveil, à pratiquer quotidiennement en toi comme tu le fais là-maintenant.
L’accès aux dimensions véritables de l’existence est certes fabuleux à celui qui le souhaite, mais occasionne bon nombre de désagréments sur le chemin.
Parce que tu n’es actuellement habitué qu’à concevoir une partie de la réalité de l’existence, n’as-tu de repères que par rapport à cela.
Toute dimension qui peuple la Terre et te compose toi-même possède sa propre éthique de vie et d’évolution. Chaque passage, chaque nouvelle rencontre demandera que tu sois capable d’abandonner tes soi-disantes certitudes et croyances pour pouvoir t’ouvrir à la véritable réalité psychique que tu viens expérimenter.